Contournement nord de Wavre : engagement sincère ou implication électoraliste ?


Récemment, nous avions évoqué l’utilisation de données dans le cadre des élections communales à Grez-Doiceau. Cet usage nous avait interpellé. Les élections terminées, revenons-y plus en détail.

Force est de constater que les plus virulents à propos du contournement durant la récente campagne électorale, mais surtout juste après, ne se sont pourtant guère manifestés pendant l’enquête publique. Bizarre, vous avez dit bizarre… Certains prétendent s’être impliqués dans le combat alors qu’ils n’ont même pas pris la peine d’écrire une lettre de réclamation. Sur une liste grézienne récemment convertie à cette cause, ce pourcentage dépasse même les 50%. Il est possible de le vérifier en toute légalité sur base des données que chaque réclamant a reçu.

Bien sûr, que chacun, à l’intérieur d’une liste, reste libre de son engagement personnel sur un sujet environnemental peut être perçu comme un gage de démocratie interne. Nous pourrions aussi nous réjouir que ce thème ait finalement préoccupé des candidats. Mais alors, pourquoi  cette absence totale d’implication  dans le mouvement citoyen qui avait coordonné l’information et structuré l’opposition au contournement nord depuis des années? Alors que le parti frère wavrien pesait de tout son poids dans le débat citoyen, les candidats en vue de la liste grézienne apparentée ne levaient pas le petit doigt. Fallait-il attendre les centaines messages d’opposition au projet pour daigner voir dans ce mouvement un éventuel levier tactique ? Tactique, le mot est lâché : s’il est difficile de faire de la politique sans un  minimum de raisonnement logique et tactique, autre chose est de placer cet aspect au niveau premier de l’intention de l’action politique, en portant au second plan la nécessaire cohérence entre intentions, opinions et stratégie.

La question est là. Si l’on est capable d’instrumentaliser une cause emblématique à ce point, rejoint-on le souci citoyen de faire de la politique autrement ? Dis-moi comment tu agis, je te dirai qui tu es. Car enfin, on peut se demander si l’ennemi politique désigné comme cible de la tactique ne devient pas une fin en soi. Gagner contre lui à tout prix, mais au fond, pour défendre quelles idées ? Une belle illustration d’un des  problèmes de la démocratie :  la terrible perte d’énergie causée par la partisanerie au détriment de l’ investissement dans l’intérêt général.

Des membres de la plateforme CNW.




 
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