Analyse des informations concernant le budget
Mots-clés : Economie, Eléments généraux d'analyse
Ce montant a été approuvé par le gouvernement wallon et pris sur le budget du ministre wallon de l’Économie et des PME, Jean-Claude Marcourt. Pourquoi sur ce budget? Pour permettre d’améliorer l’accessibilité du zoning.
Il s’intègre au Plan Marshall 2. Vert qui vise à promouvoir une croissance forte et durable en Wallonie. Ce budget représente 80% du montant total. Il proviendra de la Société wallonne pour la gestion d’un financement alternatif (SOWAFINAL). Le solde de l’investissement devra, lui être apporté soit par la Société de financement complémentaire des infrastructures (SOFICO), soit par la Direction générale opérationnelle des Routes et des Bâtiments (DGO1).
Cependant, le contournement est également présenté comme voie structurante et vise à améliorer la mobilité dans la ville de Wavre. (Ce dernier point n’a pas été validé réellement par les études).
Il y a deux versions de financement qui circulent.
Une version qui prévoit deux phases : la première de 14 millions d’euros (SOWAFINAL et SOFICO/DGO1) dont 1,5 millions pour les aménagements de la Chaussée des Collines et la deuxième de 6 millions d’euros (promesse de financement non détaillée). À court terme, 12,5 millions seront donc disponibles pour la construction de la route, établissement des déblais/remblais, construction de plusieurs ponts, de deux ronds-points et d’un échangeur à bretelles avec la RN25, sans compter les trois bassins d’orage, un mini écoduc et des barrières antibruit.
La seconde version serait un financement en une seule phase : 15 ou 20 millions d’euros qu’il faudrait engager pour 2014.
Ces budgets ont été dégagés dans le cadre « des routes pour l'emploi » (d'où l'implication de la Sowafinal).
La SOWAFINAL est la Société wallonne pour la Gestion d'un Financement alternatif qui a dans ces statuts :
- Le financement de l’installation d’infrastructure productrices d’énergie renouvelables dans le cadre de l’assainissement des sites d’activités économiques désaffectés non pollués, si, la reconversion de ces sites ne permet pas la création de nouvelles infrastructures génératrices d’activités économiques, et de l’équipement des zones portuaires et d’accueil des activités économiques, et le cas échéant, leur droit d’usage ; (2009)
- Financement ou co-financement de partenariat ayant pour objet le développement et la mise en œuvre des modes de transport structurant. (2009)
- Financement de la prise de participations directes ou indirectes dans des sociétés de production, d’énergies renouvelables pour le compte des communes ou de tout autre opérateur que la commune désigne ; (2009)
- Financement de mécanisme de tiers investisseurs en faveur de développement et de la promotion de l’énergie renouvelable. (2009)
- la participation au capital ou au financement de sociétés contribuant à l'assainissement et la réhabilitation de sites d'activités économiques désaffectés (novembre 2013)
- au financement d'études et à la mise en œuvre de projets, éventuellement en collaboration avec des structures de redéploiement économique (décembre 2013)
Les statuts de la société ne prévoient pas le financement d’infrastructure routière. Ils ne sont donc pas prévus pour des opérations d'améliorations routières qui ne sont pas liées à une amélioration des accès à un bassin d'emploi. L'engorgement de Wavre ou la réalisation de "routes structurantes" n'entreraient pas en ligne de compte.
A l’automne 2012, le ministre des Travaux publics, Carlo Di Antonio (CDH), avait annoncé son projet des « routes de l’emploi », à savoir la réalisation (65 millions d’euros) de morceaux de voiries jugés manquants par les opérateurs économiques. Des projets parmi lesquels l’arrivée à Pairi Daiza (à l’ouest sur la carte), au zoning des Hauts Sarts à Liège (un peu plus à l’est) ou, entre les deux, l’accès à l’Ecopole de Farciennes. Au total 10 chantiers sur lesquels toutes les bonnes volontés ne pouvaient que s’accorder, dans l’intérêt général de la Wallonie. Sauf que, en Wallonie, cette notion d’intérêt général n’existe pas. Le ministre en est donc réduit à tenter de « hiérarchiser les priorités». Selon l’hebdo le Vif.
Il faut savoir aussi qu’à l’heure actuelle de la demande de permis, le plan d’emprise, identifiant la totalité des espaces nécessaires à la construction et les expropriations, n’a pas été élaboré. Que ce plan d’emprise n’a donc pas été transmis au comité d’Acquisition pour procéder aux expropriations qui auront également un certain coût. Les plans d’exécution et le cahier spécial des charges précisant les détails techniques ne sont pas élaborés.
Argumentaire
Il s’agit avant tout d’un projet de grande envergure en matière de mobilité dont le financement est lié uniquement au développement économique. La réalisation de ce contournement routier ne donnera aucun réel avantage économiquepour le développement de la Wallonie. L’environnement, le social et l’éthique sont mis de côté pour favoriser une économie basée sur le tout à la voiture. Le projet ne présente aucune vision de développement durable. Le déploiement du zoning Nord de Wavre, motivant l’avancement du projet de contournement, devrait être limité à son cadre actuel pour éviter l’augmentation des problèmes de mobilité. Il ne peut se faire au détriment de la qualité de vie des habitants et de leur mobilité. Il s’agit d’un favoritisme économique par lequel l’environnement et l’éthique sont mis aux oubliettes.
Le budget dédié à un redéploiement économique ne peut être utilisé pour la création d’infrastructures routières. Il peut être considéré comme un détournement de financement. Cet octroi de financement risque de réduire les possibilités de subsides régionaux pour la réalisation d’autres aménagements réellement utiles en matière d’amélioration de la mobilité.
Le budget prévu actuellement semble insuffisant à la vue du nombre d’ouvrages d’art et des aménagements techniques nécessaires à la réalisation de cette voirie, à savoir, 3,5 km de double bande de circulation en remblais et en déblais ; 3 ponts cadre dont un avec des bretelles d’accès pour la station d’épuration de liaison ; 4 ponts poutre dont un avec un double giratoire et des bretelles d’entrées et de sorties et un tronçon à 4 bandes de la chaussée de Louvain sous le pont ; un ovoïde/écoduc ; 3 bassins d’orage et un échangeur à bretelles d’accès à la RN25. On peut craindre que le projet présenté, après avoir détruit un écosystème, s’arrête faute de financement entrainant des complications en matière de mobilité à certains endroits, notamment pour le village de Gastuche dans la commune de Grez-Doiceau.
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Travaux inutiles
Au delà de savoir si cette nouvelle route est réellement utile, il serait bon d'avoir la certitude que le budget sera suffisant pour faire l'ensemble, de ne pas s'arrêter à la chaussée de Louvain, ce qui serait un désastre pour Gastuche.
Irène | Le Mercredi 19/02/2014 à 20:55 | | Répondre